L'écho de la cérole

Imaginez une aube printanière.

Imaginez, en regardant vers l’est, le faîte du toit d’une maison comme ligne d’horizon.

Imaginez en-dessous le feuillage dense d’un cerisier qui demeure encore dans la pénombre.

Imaginez au-dessus un ciel gris-bleu qui se teinte des couleurs du levant.

Imaginez le merle de ces lieux, puis la tourterelle puis une mésange.

Imaginez ces trois silhouettes s’imprimer successivement entre la terre et le ciel.

J’ai envie de croire, même si mon ouïe n’est plus assez fine et même si je me raconte des histoires, que, durant l’instant suspendu où les trois oiseaux sont réunis, chacun écoute le chant de l’autre.

Tu dérailles vieux fou…

D’accord.

D’accord mais lorsque le train continue à accélérer en direction du mur, ne serait-il pas salutaire de songer à lui faire quitter la voie ?