L'écho de la cérole

Si vous jetez un coup d’œil au calendrier de la Poste que vous venez d’acheter à votre facteur, vous constaterez qu’aujourd’hui c’est la fête à Ambroise. La laïcisation des calendriers publics est passée par là et ce n’est heureusement plus St Ambroise que l’on célèbre mais tous les enfants qui portent ce prénom.

Vous en connaissez des Ambroise ? Moi non. Vérification faite, ce prénom a été donné à deux cent soixante et un enfants en France en 2022 (je dis « enfants » et pas « garçons » car rien n’interdit aux parents de choisir un prénom réputé masculin pour un enfant réputé d’un autre sexe). Deux cent soixante et un, ce n’est pas rien. Ce n’est pas rien mais c’est un peu peu au regard des plus de sept cent mille enfants nés dans l’année, c’est tellement peu que cela correspond, en arrondissant au centième supérieur, à 0,04% des naissances et comme un jour par an c’est 0.27% d’une année, on peut dire qu’Ambroise est quelque peu surcélébré.

Et puis, comme je me dis encore que l’égalité entre les citoyens devrait rester l’un des piliers de la république, j’ai été fort intéressé par la proposition déjà ancienne qui n’a pas (encore ?) été adoptée du médiateur d’un grand quotidien national proposant, pour l’établissement d’un calendrier laïc, une procédure tout à fait transparente : l’utilisation de la liste établie chaque année par l’INSEE qui classe par ordre de fréquence les prénoms enregistrés par les services d’état-civil.

Un calendrier qui, je cite, ne serait plus l’expression d’un communautarisme exclusif mais qui, démocratiquement, reflèterait le résultat des goûts majoritaires des citoyens déclarant leurs enfants à l’état-civil, qui confirmerait l’égalité entre les Français, tous admis à une fraternité festive officielle, fin de citation, contribuerait peut-être, à défaut de s’aimer plus, à ce qu’on se déteste un peu moins…

 

Cet écho est dédié au seul Ambroise connu  qui ne soit pas Paré, qui fut Ministre communiste du Travail dans plusieurs gouvernements d'après-guerre, qui Croizat la route du Général et à qui l'on doit entre autres, excusez du peu, la mise en place du régime général de la sécurité sociale, merci Gérard.