mardi 28 mars 2023

M’en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde qui chante au fond de moi ? *

Quelquefois, il fredonne si bas que je ne l’entends pas, mon azur est pur. Souvent, il chante en sourdine, les éclats de voix de la vie couvrent son bourdon, ma nue reste claire. Parfois, sa voix monte en puissance, je n’entends plus que lui, les nuages s’amoncèlent, mon ciel est obscur.

Vous avez probablement, vous à qui je m’adresse ici en particulier, sinon un tel chœur en votre cœur, une semblable météo intérieure.

Quand se conjuguent le tumulte au dehors et la tourmente en dedans, quand nul horizon ne s’éclaircit, nous sommes affaiblis, éprouvés, ébranlés.

En de telles circonstances, je n’ai nul remède à m’appliquer, nul vaccin à vous inoculer.

Nonobstant, sans préjuger du pouvoir effectif des mots, j’aimerais aujourd’hui partager avec vous un petit coin de ciel bleu.

Dans mon réseau social, j’ai un ami (à qui je n’ai cependant jamais demandé s’il m’acceptait comme tel) dont j’attendais, passablement inquiet, des nouvelles.

Elles sont arrivées hier. Mon dôme céleste s’est morcelé, une fulgurante héliophanie a donné naissance à un arc-en-ciel qui, pour éphémère qu’il ait été, persiste encore ce matin à colorer ma grisaille.

* : Jean Ferrat


 

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