dimanche 5 mars 2023

J’ai d’abord songé à débuter ce billet par l’aphorisme suivant : « Les choses étant ce qu’elles sont … ». J’avais ensuite pour but de développer cette prise de position en précisant ce que sont effectivement les choses mais je me suis ravisé en me disant que je n’avais rien de tangible me permettant d’étayer cette affirmation et que, de surcroît, je trouvais de nombreux éléments prouvant que les choses sont ce qu’elles ne sont pas en même temps qu’elles ne sont pas ce qu’elles sont. J’ai alors décidé d’entrer directement dans le vif du sujet sans vous faire part de mes réflexions liminaires.

 

Me sentant quelque peu morose, voire acrimonieux, limite atrabilaire, je me demande comment retrouver mon humeur de luron qui, comme chacun sait, est gai ou joyeux selon qu’il apprécie les facéties de Marcel Gotlib ou celles du Sapeur Camember. Mon regard errant, à travers la vitre de la fenêtre du salon, sur le morne paysage pavillonnaire dominical  ne distingue aucune étincelle susceptible d’embraser le pétard mouillé de mon hilarité. Introspectant alors d’un œil fatigué la pièce dans laquelle je me tiens, j’ouvre le second (qui en profitait pour se reposer) sur les magazines et journaux échoués à l’étage inférieur de ma table basse. « Serait-il possible qu’il me soit donné de puiser un quelconque réconfort à la lecture de ces fascicules ? » me demande-je alors.

 

­[ D’aucuns ne manqueront pas de me faire remarquer ma fâcheuse tendance à oublier l’accentuation de la dernière voyelle du verbe dans le cas où celui-ci est employé avec inversion du sujet. À ceux-là je répondrai malicieusement qu’il s’agit plus d’une élusion volontaire que d’une amnésie scripturale. ]

           

« Que risque-je à tenter la chose ? » itère-je.

Me voici donc à feuilleter dans la foulée un bulletin municipal exotique de la main gauche et un journal local de la main droite. Et j’y trouve, vous l’allez constater, le carburant propre à réamorcer, par trois fois, la pompe de mon alacrité autant que celle de ma mutinerie.

Le premier gallon prend la forme d’une ode aux écrivants de tous poils qui oncques ne songent à l’importance de la ponctuation. Lisez vous-mêmes :

 


Le suivant m’incite à penser que la crise du logement doit être diablement grave pour que les autorités ecclésiastiques se convertissent également à la colocation et à espérer que Georges et Rémy feront bon ménage :

 


Et le troisième me permet de m’offusquer contre le traitement réservé aux amateurs de la chose écrite (qui, soit dit en passant, entre bien dans la catégorie des choses dont je n’ai pas souhaité vous entretenir dans mon préambule) amateurs donc qui n’ont d’autre choix que celui de se réunir la nuit, sous la contrainte, autour du concept qu’ils affectionnent. Notons quand même que, comme il est précisé à la fin de l’article, liberté leur a été rendue à la fin de la manifestation :

 


Force m’est de constater, à l’issue de cet exercice, une légère détente de mes muscles zygomatiques.

Vive la lecture !

 

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