jeudi 23 septembre 2021

                                                                        Maison Couyba, Dampierre sur Salon (Haute-Saône)
 

 

Je n’ai rien à dire.

Qu’est-ce à dire ?

C'est-à-dire que, sommé de prendre la parole, je ne saurais quoi exprimer.

Est-ce à dire ?

C’est à dire si, pour quelque auditeur que ce soit, cela revêt une certaine importance.

Qui aurait envie, qui aurait besoin, de savoir que je n’ai rien à dire ?

Moi peut-être.

Je sais que je n’ai rien à dire mais cela me suffit-il de le savoir ?

Il me semble que, le disant, je vais un peu plus loin.

Disant que je n’ai rien à dire, l’écrivant le cas échéant, je dépasse le constat.

Je m’oblige à m’interroger.

Je ne suis pas loin de penser que, m’interrogeant sur ce sujet, je sodomise quelque diptère.

Mais je n’en suis pas absolument certain.

Je n’en suis pas absolument certain car, m’interrogeant, je m’introspecte.

Je me prends pour objet, je gratouille gentiment les couches superficielles de ma conscience.

À quelle fin ?

Celle d’exhumer ce qui est enfoui, ce qui peut s’être fossilisé dans l’inconscient et qui, mis à jour, me permettrait de trouver la clé du mystère.

Car mystère il y a, mystère de la forme de cécité dont je suis frappé.

Est-il important que j’en guérisse ?

Je ne sais pas.

Je ne sais pas car je n’en souffre pas, a priori.

Je pourrais simplement me dire que c’est comme ça.

Il y a des moments où, il y a des jours, il y a des lunes…

Mais cela ne me satisfait pas.

Cela ne me satisfait pas car je suis tarabusté.

J’aimerais savoir pourquoi.

Pourquoi, après des années remplies d’incessantes logorrhées, ce qui fut un besoin n’en est plus un ? Pourquoi le nécessaire est-il devenu superflu ? Est-ce définitif ? provisoire ? dérisoire ?

M’est avis que je n’y répondrai pas aujourd’hui.

Nonobstant, je trouve que c’est une bonne question et je me remercie de me l’avoir posée.

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