dimanche 30 mai 2021

Sans vraiment que l’on sache jusqu’à combien, un dessert lacté comptait, à la fin du siècle dernier, autant qu’un steak. C’est du moins ce que prétendaient celles et ceux qui étaient payés pour faire de la tempête dans leurs cerveaux dans le cadre de la propagande mercatique. Une telle devise consommatique serait aujourd’hui considérée comme une provocation puisqu’on y faisait une double apologie (viande + lait) de l’absorption d’aliments issus de l’élevage animal.

Loin de moi l’idée de critiquer ou de plébisciter l’une ou l’autre des modes d’alimentation (oui, alors là j’ai mis « mode » au féminin alors que j’aurais également pu le mettre au masculin, tout ça pour dire qu’en fonction des époques, le mode à la mode change) car, comme vous l’allez constater si vous persistez dans votre lecture, la suite de mon propos se situe plutôt sur le terrain de la philologie.

Hier donc, l’on prétendait que si un steak comptait, l’on ajoutait qu’un dessert lacté comptait autant. Le discours actuel est assez différent : un steak ne sait plus compter et un dessert lacté ne fait guère mieux. Peut-être pourrait-on dire que ce dernier se débrouille encore à peu près tant que le compte ne dépasse pas ses six doigts. Tout ça pour dire que celui qui a présentement le vent en poupe, celui à qui il ne faut pas en racompter, c’est le substitut végétarien, voire végétalien (qui ne contient, contrairement à ce que l’on pourrait penser, que rarement de l’huile de coprah 100% hydrogénée).

  
  Là, vous objecterez probablement que, contrairement à ce que j’ai annoncé plus haut, je dérape sur la planche savonneuse de la polémique alors que pas du tout car voici la suite :

 


    Cette affiche « orne » actuellement l’abribus situé, matraquage publicitaire ciblé oblige, à la sortie du collège sis à quelques encablures de mon domicile. Qu’y lit-on ? L’on y lit, comme vous pouvez le constater, à propos d’un hambourgeois dans lequel la viande hachée est remplacée par un haché végétal, que, je cite, si l’on aime la viande, l’on y verra que du feu…

            Ceci sous-entend, si je ne me trompe pas, que le goût de ce haché végétal est si proche du goût du haché animal que l’on y sentira, si d’aventure on s’y essaie, pas de différence.

            Et là, je ne sais pas vous mais moi je dubite. Je dubite car, de deux choses l’une : soit on aime la viande, on l’assume, on en mange et on ne mange donc pas de «veggie …. », soit on ne l’aime pas et on ne mange donc pas non plus de «veggie …. » qui nous en rappelle le goût.

            Assisterait-on, dans ce cas de figure, à la naissance d’un nouveau concept que je qualifierais d’ « anti-publicitaire » et qui viserait, le cas échéant, à nous inciter à ne pas consommer un nouveau produit ?

            Si tel est le cas, mais peut-être mon raisonnement procède-t-il d’une logique d’un autre âge, pourquoi ne pas, tout simplement, éviter de proposer un tel produit à la vente ?

            Et vous, qu'en pensez-vous ? 


 

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