Il était une fois deux sœurs,
appelons-les Delphine et Marinette, qui vivaient dans un lointain pays de
papier aux confins de la Géorgean et l’Azerbaïquie. L’ogre rouge avait depuis longtemps
déserté la contrée mais la vie y était difficile. Chaussées de bottes de 700
lieues qu’elles avaient trouvées à bas coût dans un surplus militaire du pays
voisin, elles franchirent le pas et arrivèrent, avec leurs parents, au Pays des
Lumières. Là, tout n’était qu’ordre et beauté, liberté, égalité et fraternité.
Delphine et Marinette avaient soif d’apprendre, les druides du Pays Lumineux
firent ce qu’ils purent pour étancher cette soif inextinguible. Rapidement, les
fillettes s’exprimèrent parfaitement dans le sabir local comme si elles avaient
toujours été abreuvées à la Source des Hussards Noirs. Il ne leur restait plus
que quelques étapes à franchir avant de vivre heureuses et d’avoir beaucoup d’enfants,
de poissons rouges ou de dobermen dans le beau Pays des Gens Éclairés.
C’était malheureusement sans compter les
tergiversations du Roi qui, commençant à douter des résultats du prochain
plébiscite et se disant : « Quand même, on est chez nous », donna
à ses sbires l’ordre de renvoyer des milliers de personnes, dont Delphine, Marinette
et leurs parents, chez eux. Versées
dans les subtilités de la langue du Pays Flamboyant, les fillettes crurent en
premier lieu à une bonne vieille blague. Ayant acquis le langage, la culture et
les valeurs de ce Beau Pays, elles s’exclamèrent : « Chez nous, c’est
ici, avec eux ! »
« Que nenni, leur rétorquèrent
les janissaires du sultan, les ordres sont les ordres et, en même temps, nous
devons faire du chiffre. Vous avez deux semaines pour rechausser vos bottes de
700 lieues et faire un grand pas en arrière ! »
Delphine, Marinette et leurs parents se sont vus spécifier aujourd’hui,
jeudi 31 octobre 2019, leur OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français).
Les recours et la résistance s’organisent. Gageons que les fillettes et leurs
parents obtiendront gain de cause face aux décisions iniques des rouages de l’administration
du Shah Perché.
Bravo pour ce beau texte et espérons qu 'ils obtiennent gain de cause...
RépondreSupprimerCe serait une belle lueur d 'espoir pour l' humanité !