Est-ce
magnétique, génétique ou fortuit, je suis attiré par le fer, la fonte, l’acier.
Souvent, la poésie qui se dégage de certains objets métalliques, outils,
éléments de construction, pièces de carrosserie, me bouleverse. Je ressens,
dans ces productions humaines, la puissance créatrice de l’esprit qui les
conçoit et la force physique du corps qui les réalise (j’avoue dans ce cas
occulter complètement le travail de la machine). Et je ne parle là que d’objets
manufacturés a priori sans âme. Alors que dire quand l’art entre dans la
danse ? Que dire quand les objets sont dévoyés de leur fonction
utilitaire ?
« Objets inanimés,
avez-vous donc une âme
qui
s’attache à notre âme
et la force d’aimer ? »
Alphonse de Lamartine
Face
à une plaque d’acier poli, celui qui va voir ce qui se passe de l’autre côté du
miroir, qui joue avec les apparences, manipule les choses, les transforme et les
détruit parfois, accouche de leur essence. C’est un travail parfaitement
subjectif tant il est vrai que chaque objet possède autant d’âmes qu’il y a
d’esprits qui pensent sa métamorphose, d’outils qui la permettent et de bras
qui la réalisent.
Alors,
quand l’artiste met à jour l’impalpable que celui qui contemple son œuvre
sentait enfoui au plus profond de la matière sans être capable de l’exhumer, se
produit une épiphanie qui laisse ce spectateur ébloui, comblé, repu.
Voilà
ce qu’il m’arrive parfois de ressentir face à un tas de ferraille.
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